Gérard Noiriel, né le 11 juillet 1950 à Nancy, est un historien français. Il est l'un des pionniers de l'histoire de l'immigration en France. Il s'est également intéressé à l'histoire de la classe ouvrière, ainsi qu’aux questions interdisciplinaires et épistémologiques en histoire. À ce titre, il a participé au développement des études socio-historiques et à la fondation de la revue Genèses. Il est directeur d’études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Aîné d'une famille nombreuse, sa jeunesse est marquée à la fois par son ancrage dans un milieu populaire et par la violence d'un père alcoolique. Il grandit dans un quartier de HLM à la périphérie de Mirecourt (Vosges); sa famille déménage à Molsheim, en Alsace, alors qu'il a six ans. Excellent élève, il découvre la réalité des discriminations sociales à la fin de l'école primaire lorsqu'il est orienté vers une filière courte (collège d'enseignement général), alors qu'il espérait aller au lycée comme ses proches camarades. Cette désillusion conjuguée aux difficultés de son intégration dans la société locale alsacienne expliquent une adolescence tourmentée et un parcours scolaire devenu chaotique. À la fin de la troisième, souhaitant quitter l'Alsace, il intègre l’école normale d’instituteurs du département des Vosges après un concours d'entrée, et y étudie pendant cinq ans afin d’y préparer le baccalauréat, les écoles normales étant alors les voies d’accès pour les élèves d’origine populaire. Fréquemment puni pour son comportement indiscipliné, il participe à la contestation lycéenne de mai 68, alors qu'il est en classe Terminale. En 1970, à la fin des deux années de formation professionnelle post-baccalauréat, la direction de l'école refuse sa titularisation comme instituteur car il n'a pas voulu porter la traditionnelle blouse grise des «hussards de la république» pour passer son examen final. Il est alors nommé instituteur remplaçant dans un petit village des Vosges. Mais comme il a obtenu sa première année de DEUG, grâce à la formation à distance dispensée par le Centre national de télé-enseignement (CNTE), il décide de démissionner de l'éducation nationale pour pouvoir poursuivre des études supérieures à l'université de Nancy. Il découvre au début des années 1970 le militantisme politique, via les syndicats étudiants très présents sur le campus après mai 1968, comme l'UNEF et l'UEC, où il milite successivement. La lecture intensive des œuvres de Karl Marx lui permet de se former en autodidacte à la philosophie et de conjuguer ainsi les deux grandes aspirations qui se conjuguent en lui: le désir de vérité et la volonté d'être utile aux autres. Très influencé par les écrits du philosophe Louis Althusser, qui critique de l'intérieur les séquelles staliniennes du PCF, il noue des liens avec le philosophe marxiste Étienne Balibar, un élève d'Althusser. Il réintègre l'éducation nationale après avoir obtenu le CAPES (1974) et l'agrégation d'histoire (1975), qu'il a préparée avec l'aide et les encouragements de son professeur d'histoire médiévale Michel Parisse. ... Source: Article "Gérard Noiriel" de Wikipédia en français, soumis à la licence CC-BY-SA 3.0.